Jean-Pierre Pernaut est mort, l’ancien présentateur télé était atteint d’un cancer des poumons depuis l’été 2021. Voici ses derniers mots.
Présentateur du journal de 13 heures sur TF1 pendant 32 ans, Jean-Pierre Pernaut est mort à l’âge de 71 ans, a annoncé sa famille mercredi 2 mars.
C’est une figure sacrée du monde des médias qui s’est éteinte aujourd’hui.
Jean-Pierre Pernaut, ancien présentateur du journal télévisé de TF1, est décédé à l’âge de 71 ans, a annoncé sa famille mercredi 2 mars.
Arrivé à TF1 en 1975, Jean-Pierre Pernaut devient rapidement un homme fort du PAF (paysage audiovisuel français). En 1988, la chaîne privatisée par Bouygues un an plus tôt lui confie les rênes du journal de 13h.
Voir cette publication sur Instagram
Et il va révolutionner le journal de la mi-journée. Pour imposer sa marque, « JPP » propose de concentrer ce rendez-vous sur les régions. Le succès sera tel – 7 millions de téléspectateurs en moyenne – que Jean-Pierre Pernaut ne quittera le costume de présentateur qu’en 2020, après 33 ans, ce qui constitue un record dans l’histoire de la télévision française.
🔴Jean-Pierre Pernaut est décédé ce mercredi
Le journaliste a succombé à un cancer à 71 ans, un an et demi après sa retraite du JT de 13 Heures
➡️ https://t.co/qrXoGQjPcN pic.twitter.com/peRnrvecwR
— Le Parisien (@le_Parisien) March 2, 2022
Il avait déjà quitté les télévisions des Français une fois en 2018 pour soigner un cancer de la prostate. Trois ans plus tard, il a été rattrapé par un autre cancer, du poumon cette fois.
Un cancer qui lui aura été fatal. Pourtant, sur RTL en novembre, « l’homme des Régions » assurait qu’il « était en pleine forme ».
Jean-Pierre Pernaut, ex-présentateur du 13H de TF1, est décédé à l’âge de 71 ans.
Il souffrait d’un cancer du poumon.
(annonce de sa famille, à l’AFP) pic.twitter.com/NkHPDroTBV
— Hugo Décrypte (@HugoDecrypte) March 2, 2022
Une maladie due en grande partie selon lui à son passé de fumeur : « mon cancer vient à 80% du tabac. Toute ma vie, j’ai fumé entre un et deux paquets par jour, pendant 50 ans », a-t-il expliqué.
Jean-Pierre Pernaut aurait pu être ministre
Grand fan de Miss France, Jean-Pierre Pernaut a longtemps accueilli les candidates sur son plateau du 13h. Une passion qui l’a même conduit à présider le jury de la dernière élection.
Son visage et son goût pour la France rurale étaient connus bien au-delà du cercle de ses téléspectateurs. Jean-Pierre Pernaut, ancien présentateur du journal de 13 heures de TF1, est mort mercredi 2 mars, a annoncé sa famille à l’AFP. Le journaliste avait présenté l’édition de la mi-journée de la première chaîne de 1988 à 2020. Il était âgé de 71 ans.
Le père de Tom, Lou, Olivier et Julia est décédé d’un cancer du poumon mercredi après-midi, a indiqué à l’AFP l’agent de son épouse, Nathalie Marquay-Pernaut. Le journaliste avait annoncé sa maladie en 2021, après avoir lutté contre un premier cancer, de la prostate, qui l’avait contraint à s’absenter de l’antenne en 2018.
Jean-Pierre Pernaut continuait à présenter une émission hebdomadaire, Jean-Pierre et vous, sur LCI, et il avait lancé une chaîne en ligne, Jean-Pierre Pernaut TV, toujours au sein du groupe TF1. Il n’était plus apparu à l’antenne depuis la mi-décembre.
Même s’il se fait plus rare à la télévision, il reste le 10e homme le mieux classé dans le palmarès des personnalités préférées des Français publié par le JDD en décembre et la personnalité médiatique la plus populaire (avec Karine Le Marchand).
L’HOMME SALUÉ PAR HOUELLEBECQ
Un franchouillard et un parti pris pour ses détracteurs, comme le journal Libération. Une tâche messianique consistant à guider le spectateur, terrorisé et stressé, vers les contrées idylliques d’une campagne préservée, où l’homme vivait en harmonie avec la nature, décelait plutôt Houellebecq dans son roman La Carte et le Territoire, en 2010.
Un triomphe populaire en tout cas, avec 5 millions de téléspectateurs chaque jour. Il y avait même près de 9 millions de téléspectateurs le jour de ses adieux, le 18 décembre 2020. L’équivalent d’un match de gala pour l’équipe de France de football.
Si Jean-Pierre Pernaut a si bien incarné cette ligne éditoriale, c’est qu’il y adhérait sincèrement. Selon lui, son chemin a commencé un jour de neige à Amiens, le 8 avril 1950. Dans son autobiographie, ce fils d’un directeur d’usine et d’une pharmacienne décrivait ses souvenirs d’enfance dans le petit village de Quevauvillers.
Une jeunesse faite de chemins de campagne, de blouses grises à l’école, de poules et de lapins. Un terreau sur lequel il a construit sa carrière de journaliste et son indéniable popularité.
Après le mouvement des Gilets jaunes en 2019, certains avaient vu en lui un visionnaire, le héraut d’une France invisible qui avait eu raison d’insister depuis 33 ans sur les difficultés des zones périphériques. Dès 1993, JPP avait lancé l’opération SOS Villages, pour mettre en avant les petits commerces à reprendre. Plusieurs centaines de boulangeries, épiceries et bars, qui manquaient à la vie des villages, ont ainsi été relancés.
PERNAULT : UNE FIGURE POPULAIRE ET POLITIQUE
Un bilan qui a fait de lui une figure populaire auprès des politiques. En vue de l’élection présidentielle de 2022, Nicolas Dupont-Aignan en fait même un potentiel ministre de l’aménagement du territoire. Je ne ferme pas totalement la porte, répond le journaliste, qui confie toutefois avoir d’autres soucis en ce moment.
Et en premier lieu, celui de se débarrasser du crabe. D’ailleurs, il n’avait fait de la politique qu’une seule fois, en position non éligible sur une liste UDF-RPR en 1983, pour défendre le vieil Amiens.
D’autres voix, plus critiques, comme Georges Kuzmanovic dans les colonnes de Marianne, regrettaient que Jean-Pierre Pernaut n’ait pas tiré toutes les conséquences de ses rapports. Libéral économique affirmé, critique des grèves et des impôts.
L’animateur n’a manifestement pas mesuré combien les politiques qu’il défendait contribuaient à mutiler la France qu’il aimait et à condamner le peuple auquel il donnait affectueusement la parole, considérait Kuzmanovic avec tendresse. Jean-Pierre Pernaut était l’objet d’autant de débats que de sympathie. Une véritable figure populaire nous a quittés. Qui va maintenant aller filmer les derniers clocheurs ?