Un nouveau procès. Le mercredi 23 juin 2021, les avocats de Cédric Jubillar déposent une première demande de mise en liberté, rejetée.
Un peu plus d’un mois après cet échec, le mercredi 25 août 2021, Me Emmanuelle Franck, Me Jean-Baptiste Alary et Me Alexandre Martin tentent à nouveau leur chance avec une seconde demande. Mais aucun élément nouveau n’a été apporté au dossier, ce que les trois avocats regrettent amèrement. « Sur le fond, les arguments sont les mêmes : c’est-à-dire l’absence d’éléments à charge, l’absence d’éléments tout court, suffisants pour justifier le placement et surtout le maintien en détention de Cédric Jubillar. La nouveauté, c’est que deux mois se sont écoulés et que rien n’a été fait », a déclaré Me Emmanuelle Franck dans les colonnes de Femme Actuelle mercredi 25 août 2021.
« Elle serait peut-être partie avec lui »
Dans cette même interview, l’avocate revient sur les nombreuses pistes qui n’auraient, selon elles, pas été suffisamment exploitées par les enquêteurs : l’engin lancé à 4h du matin par Cédric Jubillar la nuit de la disparition le 15 décembre 2020 (et qui n’a été envoyé au laboratoire pour analyse qu’en juillet 2021), l’homme « paniqué » qui a été vu près du véhicule de Delphine, ou encore le possible départ de l’infirmière pour l’Espagne, avec son amant.
L’occasion pour Emmanuelle Franck de donner des précisions sur cette théorie formulée par Cédric Jubillar : « Au tout début, lors de ses premières auditions, on lui a demandé si Delphine avait pu partir à l’étranger. Il a dit qu’il ne savait pas, mais que si elle avait un amant, elle aurait pu partir avec lui en Espagne ou ailleurs », a-t-elle expliqué. « Les gendarmes ont fait des recherches, d’autant qu’il existe un homonyme de Delphine Aussaguel (son nom de jeune fille) en Espagne », a-t-elle précisé, avant d’ajouter : « C’est une phrase du dossier qui a été complètement sortie de son contexte, Cédric Jubillar n’a jamais rien dit ».
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Le principal suspect de l’affaire est toujours incarcéré à la prison de Seysses, dans des conditions difficiles, comme le déplorent ses avocats. Dans des lettres révélées par BFMTV jeudi 26 août 2021, l’artisan plâtrier de 33 ans tente pourtant de rassurer ses proches : « Ici, la vie est compliquée, mais je m’accroche. J’ai été placé à l’isolement pour me protéger et finalement cette décision me convient ».
Delphine Jubillar : ces « deux preuves de vie » qui pourraient disculper son mari Cédric Jubillar
Malgré les mois qui passent, les questions demeurent. Depuis la disparition de Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, les questions s’accumulent. Qu’est-il arrivé à cette infirmière de 33 ans, mère de deux enfants, qui ne semblait avoir aucune raison de quitter son domicile en cette froide nuit d’hiver ? Rapidement, les enquêteurs portent leurs soupçons sur le mari de la jeune femme disparue.
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Surveillé de près par les gendarmes depuis le début de l’affaire, Cédric Jubillar est finalement mis en examen pour « meurtre aggravé » le 18 juin 2021, avant d’être placé en détention provisoire. S’il continue de nier son implication dans le meurtre présumé de sa femme – et bien qu’il soit considéré comme innocent jusqu’à l’issue définitive d’un procès – cet homme de 33 ans originaire du Tarn reste le seul et unique suspect.
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Connexions suspectes sur le téléphone portable de Delphine Jubillar
Cependant, les avocats de Cédric Jubillar dénoncent un « dossier vide de preuves » contre leur client. C’est pourquoi ils ont décidé de faire appel (une nouvelle fois) de sa détention, mercredi 25 août 2021. A la veille de cette nouvelle demande de libération, nos confrères du Parisien révèlent de nouveaux éléments de l’affaire.
On découvre ainsi le contenu de l’appel téléphonique de Cédric Jubillar aux gendarmes le soir de la disparition, mais aussi certains arguments que sa défense présentera aux juges de la Cour d’Assises de Toulouse. Pour les avocats de l’accusé, il existe en effet « deux preuves de vie susceptibles de disculper leur client ».
Le soir de la disparition, plusieurs connexions ont été établies sur le téléphone de Delphine Jubillar (un Huawei P30, qui n’a jamais été retrouvé). D’abord à 0h11, sur son compte WhatsApp. Puis à 1h33, l’appareil photo du smartphone a été activé. Cependant, comme ils l’ont précisé dans leur arrêt du 8 juillet, les juges de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse estiment qu’il n’y a « aucune certitude que ce soit Delphine Jubillar qui ait fait usage de son compte WhatsApp ou de son appareil photo ». Nul doute que les juges seront toujours du même avis.